Le bonheur de ne rien faire… sans culpabiliser d’être improductive !

Il y a des jours comme ça qui commencent hyper bien mais qui se dégradent au fil de la journée, sans vraiment le voir venir.

Ce matin, ma vitalité intérieure a combattu la grisaille et la fraîcheur extérieure, et je chantonnais à tue-tête tandis que je me rendais au boulot. Mes ongles étaient faits de la veille (merci ma madame ongles !), j’avais réussi à dompter ma chevelure dans une tresse efficace, et j’avais au pied mes nouvelles petites espadrilles blanches. Ça commençait pas dégueu en soi !

Mathou_extrait1_Les-Wonderwomen-aussi-mettent-une-culotte-gainante-1024x1006Sauf qu’au fil de la journée, la fatigue et la déprime ont recouvert toute cette joie d’un voile terne, et en reprenant le boulot après ma pause de midi, j’étais épuisée, vidée de mon énergie. Évidemment, à 2 semaines ½ de la fin (je te rappelle, cher lecteur que j’ai posé ma démission il y a 3 mois, et que l’attente devient insoutenable), on a du mal à se motiver.

Et puis à 16h30, j’ai décrété que j’avais terminé ma journée, et je suis rentrée fissa à la maison. Pour faire quoi, le ménage, le repassage, le repas du soir ? Non… Je suis rentrée fissa à la maison pour… ME METTRE EN PYJAMA ET M’AFFALER COMME UNE GROSSE DANS MON CANAP’. Et emmitouflée dans un plaid en prime (que la honte vienne me cueillir!) Ça méritait bien des majuscules.

Mais comment ose-t-elle ?? J’avoue, le fait de ne pas avoir d’enfant me permet de faire ça à peu près quand j’en ai envie. J’avais besoin de me reposer, de fermer les yeux, et de les ré-ouvrir de meilleure humeur (plus abattue qu’irritée vois-tu)… Mais NON, Madame La Culpabilité a frappé! Et avec sa grande cape de Super-Culpabilité, si tu vois le délire…

Et elle me disait, dans une tirade effrénée :

  • Feignasse, t’étais pas là du week end, et chien-affale-canapechez toi c’est tout crado, bouge-toi !
  • T’as pas 30 ans, t’as pas d’enfant, et t’es HS un mardi ? Pauv fille !
  • Tu pourrais quand même profiter de rentrer tôt pour attaquer tes 2 panières de linge à repasser qui errent depuis plus de 15 jours…
  • Et le repas, t’as pensé au repas ?
  • P’tain tout allait bien ce matin ma vieille, qu’est-ce-qui te prend ?
  • Bouuuuuh t’es nuuuuuulle !!!

Et de déprimer d’avoir juste besoin de repos et de rien faire. Ça m’a rendue aigrie, molle, désespérée, et acariâtre (oui oui, tout ça en moins de 30min)… Se détester d’écouter son corps c’est un comble ça non ?!

Alors, Aurélie en 2016 elle s’écoute mais ça ne se fait pas tout seul. Bon, rassure-toi, j’étais tellement down-dans-mes-socquettes que j’ai loqué sur mon canapé en pestant à voix haute contre ma flemme insurmontable… Jusqu’à ce que je me dise que j’allais écrire et que ça me ferait du bien. Et en effet, avec une playlist fifille à souhait (et que je te passe la b.o. des 50 nuances de Grey, et que je feins de remuer mes fesses sur du Beyoncé), et mes doigts qui courent sur le clavier («eux au moins, ils se bougent ! »), en essayant de rassembler toutes mes pensées en phrases cohérentes, ben ça va mieux.

201601_0909_adfed_smComment la société d’aujourd’hui a pu en venir à nous culpabiliser de ne rien faire, une fois de temps en temps ? En faisant l’apologie des Wonder Women finalement sujettes au burn-out et à la dépression une fois l’euphorie du plus-j’en-fais-mieux-je-me-porte passée, on pointe du doigt les gens normaux qui expriment leur besoin de s’adonner à l’oisiveté.  Et moi, personnellement, j’adore NE RIEN FAIRE. Surtout quand il fait beau, que je suis assez loin de la vaisselle qui s’impatiente, avec un bon bouquin, seule ou accompagnée, quand je fais du shopping, quand je m’offre un massage, quand je bois un verre avec des copines… Bon, en vrai, quand tout ce qui doit être fait est fait et que ça ne me pollue pas l’esprit.

Dimanche, et en dépit du super week end que j’ai passé ( :-*) j’ai adoré rentrer assez tôt pour m’affaler dans mon canapé (encore lui !), et mater le replay des Reines du Shopping, seule avec Cristina-ma-chérie. Car tu l’apprendras au fur et à mesure, mais bosser dans le transport depuis 6 ans, ça apporte tout, vraiment tout, sauf des instants girly. D’où mon besoin de combler régulièrement ce manque, parce-qu’après tout j’adore, au fond, mes instants futiles (même si je ne me l’avoue pas toujours), et j’aime me préoccuper uniquement de la couleur de mon blush et de savoir si je suis assez bonne pour porter ce pantalon ou pas (réponse : non, toujours pas).

J’adore ne rien faire, quand tout le reste est fait. Et faire abstraction, comment te dire… je ne sais pas faire ! Le pire, je crois, c’est de me traiter de vieille bouse sèche et d’insulter mon inutilité, parce-que je décide de me haïr de ne pas réussir à dépasser ma flemme. Mais bordel, c’est ce soir ! Uniquement ce soir, car ça ira mieux demain ! Et quand bien même ce serait toute la semaine?! Moi aussi, après tout, I’m sick of that same old love envers moi-même (tu auras reconnu Selena)!

Donc là, c’est un moment consacré : j’écris, en pleine conscience, dos à l’évier et casque sur les oreilles, pour éviter d’entendre la vaisselle entassée suinter de son gras. De ce soir, d’hier et d’avant-hier, de préférence… Et pour narguer encore davantage Madame Culpabilité, je grignote des madeleines au chocolat… Et ça m’apaise en plus, alors vive le vice! 🙂

 

3 réflexions au sujet de « Le bonheur de ne rien faire… sans culpabiliser d’être improductive ! »

  1. qu’il est doux de ne rien faire quand tout s’agite autour de vous,…là parait il c’est le comble du plaisir…Comme tu l’as vécu aujourd’hui il y a des moments où tout n’a plus d importance malgré la petite voix grondeuse. tu es maitresse de ton temps. Pour moi aussi , j’ai savouré l’instant très court où l’on te dit à l’année prochaine prenez rendez vous avec ma secrétaire, les petits dragons qui te menaçaient se sont évanouis Les fraises que j’ai mangé avaient un goût sublime

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  2. Il parait que ne rien faire, s’ennuyer et rêvasser permet de développer notre créativité si ça peut t’aider à déculpabiliser!
    Bises
    Lucie

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  3. Tous les bonheurs ont des durées différentes. Ils vous tombent dessus ou bien ils sont recherchés (et pas toujours trouvés) Du bonheur de ne rien faire , les années passant cela devient le bonheur de faire quelque chose, puis de pouvoir faire quelque chose.

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